Dans cette série d'entretiens, nous vous présentons les personnes qui nous inspirent le plus : les créatifs, les éducateurs, les militants, les dirigeants communautaires et les surhumains de tous les jours qui nous gardent en haleine. Nous vous emmènerons dans leur vie quotidienne, leurs maisons et leurs espaces de travail. Nous parlerons de motivation et d'inspiration et, bien sûr, de tout ce qui concerne le style.
Rencontrez notre Muse du mois de novembre, Caroline Kaufman. Caroline passe le plus clair de son temps à marcher et à faire du vélo à Brooklyn entre son appartement et son studio Park Slope à Greenpoint, à proximité, où elle crée des œuvres d'art singulières à l'aide de textiles, de peintures et de tous les médiums intermédiaires. Nous avons récemment rencontré Caroline au téléphone et avons discuté de la manière de raconter des histoires à travers la couleur, de la façon dont son amour d'enfance pour la mode l'a incitée à considérer la durabilité tout au long de son travail et bien plus encore. Consultez l'interview ci-dessous pour en savoir plus sur Caroline, dans ses propres mots.
Êtes-vous de New York?
Non, j'ai déménagé ici pour l'université en 2010. C'est ce qui m'a amené de Virginie-Occidentale à Brooklyn — j'ai étudié le stylisme à l'Institut Pratt et je suis à Brooklyn depuis. C'est un endroit difficile à quitter en tant que créatif. Alors maintenant, je dirige mon studio d'art de design textile à Brooklyn. Je fais beaucoup d'œuvres d'art personnalisées - art textile et peinture. Je fais aussi du travail de licence avec des architectes d'intérieur, donc tout sous l'égide du textile.
Comment êtes-vous venu au textile ?
J'ai étudié le stylisme et j'ai toujours été intéressé par le côté artistique : faire du tissu, tricoter, tisser, ce genre de choses. Et j'ai aussi beaucoup aimé son côté fonctionnel, ce qui m'a amené à découvrir la mode. Mais quand j'ai obtenu mon diplôme et commencé mon studio, j'ai découvert que je ne m'alignais pas toujours sur tout dans l'industrie de la mode, comme du point de vue de la durabilité ou des déchets. Je me suis donc tourné davantage vers le côté artistique des choses et la fabrication de pièces textiles pour le mur, afin que je puisse toujours créer des choses qui semblaient significatives.
MA MÈRE EST UNE ARTISTE, ET MES DEUX SURS ET MOI AVONS UNE ÉDUCATION VRAIMENT CRÉATIVE. DONC JE N'AI JAMAIS VRAIMENT PENSÉ QUE JE SERAIS QUOI QU'UN ARTISTE.
Étiez-vous un enfant artistique qui a grandi en Virginie-Occidentale ?
Tout à fait! J'étais toujours en train de dessiner et de faire des choses, de toujours collectionner et coller des choses. Étant originaire d'une petite ville, j'ai l'impression que c'était presque mon divertissement - juste inventer des choses et créer des choses à l'intérieur et à l'extérieur. Ma mère est une artiste, et mes deux sœurs et moi avons eu une éducation très créative. Je n'ai donc jamais vraiment pensé que je serais autre chose qu'un artiste.
Comment décririez-vous votre style artistique ?
Je m'intéresse vraiment à la couleur et à la façon dont différentes combinaisons de couleurs interagissent pour évoquer des sentiments et des souvenirs et raconter des histoires. C'est ce qui m'inspire. Et donc je combine des formes et des textures simples de manière à évoquer quelque chose de nouveau en moi, et peut-être chez d'autres personnes. Parfois, mes pièces ne sont qu'un simple souvenir.
J'aime faire beaucoup d'écriture créative, donc je pourrais écrire une phrase avec laquelle je me connecte vraiment. Et puis j'essaie d'aller au tableau avec les textiles et d'exprimer à quoi ressemblerait cette phrase ou ce que cela pensait ou à quoi ressemblerait ce sentiment dans une séquence de couleurs.
Comment décririez-vous votre style personnel ?
J'ai l'impression que mon style personnel est fonctionnel, confortable. J'ai un style de vie assez actif à New York - je vais toujours à vélo là où je dois aller, et le travail que je fais dans mon studio est assez physique. Je serai sur l'échelle en train d'étirer du tissu et de la toile – je bougerai beaucoup. Je dois d'abord porter des vêtements qui soutiennent cela.
Mon style est tellement différent maintenant que quand j'étais plus jeune. J'adorais composer ces tenues vraiment créatives. Je me souviens même avoir porté des talons et des chaussures compensées en classe – j'adorais l'art de m'habiller. Je ne peux même pas imaginer faire ça maintenant parce que je marche environ cinq miles jusqu'à l'endroit où je dois être !
Mais j'ai toujours aimé la couleur et la texture. J'aime porter des tissus naturels comme le coton et le lin. Et j'aime les vêtements vintage et combiner des choses qui me semblent intéressantes mais qui correspondent également à mon style de vie.
Revenons en arrière. Vous avez dit que vous ne vous aligniez pas sur tout dans l'industrie de la mode ?
Démarrer une ligne de mode coûte extrêmement cher. C'est dur. Et le faire correctement est encore plus difficile, car ce n'est pas vraiment une industrie qui soutient toujours des valeurs positives. Beaucoup de gens font des choses vraiment incroyables dans la mode, mais ils doivent toujours se battre contre l'industrie. Être durable, inclure la taille, payer les personnes qui fabriquent vos vêtements un salaire équitable, contribuer à la justice sociale et redonner directement à ma communauté sont des valeurs sur lesquelles je ne ferai aucun compromis dans mon travail.
Il y a aussi beaucoup de pression pour toujours créer de nouvelles collections et de nouvelles choses tout le temps. Les gens n'apprécient pas vraiment les vêtements et la façon dont ils sont fabriqués de la même manière qu'ils apprécient les autres formes d'art. Ainsi, quelqu'un pourrait voir une peinture à 2 000 $ ou un meuble magnifiquement fabriqué et dire : « Oh, cela ajoute de la valeur à ma maison ». Mais la mode est différente. Nous achetons une chemise ; c'est pas cher, c'est rapide, c'est jetable. Et puis nous achetons une nouvelle chemise. Nous ne valorisons pas la mode de la même manière. En tant qu'artiste et créateur, je ne me vois pas faire un travail significatif au sein du système tel qu'il existe actuellement.
J'AI TOUJOURS AIMÉ LA COULEUR ET LA TEXTURE. J'AIME PORTER DES TISSUS NATURELS COMME LE COTON ET LE LIN. ET J'ADORE LES VÊTEMENTS VINTAGE ET COMBINANT DES CHOSES QUI SENTENT INTÉRESSANTES MAIS AUSSI CORRESPONDANT À MON STYLE DE VIE.
Comment avez-vous commencé à vous intéresser et à vous former au développement durable dans la mode ?
Eh bien, je ne dirais même pas que je suis aussi instruit du point de vue du consommateur, n'est-ce pas ? Mais quand vous grandissez et que vous êtes au lycée, la mode est ce support vraiment riche pour l'expression de soi - vous affichez votre identité à travers les vêtements. Et je me souviens d'être allé à l'Armée du Salut avec mes amis, et nous avions juste des sacs poubelles pleins de vêtements et faisions ces tenues incroyables. Je voulais chaque jour avoir un nouveau look, c'est comme ça que j'ai commencé à faire des friperies et du shopping vintage. En vieillissant, j'ai commencé à me rendre compte que si vous allez dans un magasin de grande distribution, ils ont chaque jour un tout nouvel étage de vêtements ! Beaucoup de ces vêtements finissent dans les décharges. Cela m'a fait regarder l'impact de notre propre consommation.
Il y a encore des domaines pour moi dans mon travail que je dois améliorer. Un récent a été l'emballage; J'essaie d'utiliser des matériaux recyclés ou compostables pour emballer l'art. D'autres fois, j'ai besoin de papier bulle, alors j'essaie de le réutiliser d'un ami. C'est une pensée constante pour moi.
Que faites-vous quand vous n'êtes pas en studio ?
Je crée toujours quelque chose. C'est ma chose préférée à faire. J'ai l'impression que c'est une chose tellement ringard à dire, mais c'est vrai ! Comme, j'aime faire des choses juste pour mon appartement. J'ai commencé à fabriquer tous ces interrupteurs en argile pour ma maison et à peindre des meubles. Et je cuisine pour moi-même, presque tous les repas. Je le vois presque comme son propre passe-temps créatif méditatif. J'ai un petit appartement à Brooklyn, donc je n'ai pas pu le faire autant en ces années COVID, mais ce que je préfère, c'est d'organiser un dîner entre amis dans mon petit appartement de Brooklyn. Si nous sommes plus de quatre, nous nous asseyons généralement dans le salon par terre autour de la table basse avec des assiettes de nourriture sur nos genoux ou perchés sur des oreillers. J'ai hâte d'y revenir.
